Une marche pour interpeler –

Sur la dernière ligne droite de la quinzaine d’activisme contre les violences basées sur le genre, la première dame, Zita Oligui Nguéma, était en première ligne dans la marche de contestation et d’interpellation vendredi. Organisée sous l’égide du ministère des Affaires sociales, la procession est partie du Centre national pour enfants déficients auditifs (ENEDA) pour s’achever moins d’un kilomètre plus loin, au Centre d’accueil et de prise en charge des victimes de violences, sis à côté de l’Hôtel dit de la CAN, à Nzeng Ayong, dans le 6ème arrondissement de Libreville.

La marche a rassemblé de nombreuses actrices clés des mouvements voués à la défense des droits des femmes, dont des représentantes des associations, des départements ministériels et des organisations internationales ; avec l’objectif principal de sensibiliser le public sur un phénomène qui touche et détruit de nombreux foyers et déséquilibre de nombreuses sociétés à travers le monde.

« Nous poursuivons aujourd’hui et nous continuerons à poursuivre ce combat. Parce qu’une femme de plus battue est une femme battue de trop. Un homme battu de plus est un homme battu de trop. Ce combat concerne tout le monde, aussi bien les femmes que les hommes », a martelé dans la marche, Madame Lissenguet, Secrétaire général du ministère des Affaires sociales.

Plusieurs centaines de femmes ont battu le bitume d’un bout à l’autre de l’itinéraire de la marche, banderoles, affiches et autres pancartes en mains, sur lesquelles étaient inscrits des messages sur fond de plaidoyer en faveur de l’éradication de toutes formes de violences faites non seulement aux femmes, mais aussi aux hommes qui n’étaient d’ailleurs pas en reste.

« Généralement, dans nos sociétés africaines, les hommes victimes de violences se murent souvent dans le silence, mais c’est l’occasion de briser ce silence et notre présence ici vise justement à briser le silence au sujet des violences faites aux hommes », a confié Brice Effa Nto, un des marcheurs du jour pour la cause des hommes victimes de violences.

Quelques organisateurs et actrices de défense des droits des femmes posant pour la postérité © Gabonactu.com

Les violences basées sur le genre, physiques, sexuelles, psychologiques ou émotionnelles qui se manifestent souvent dans les foyers, sont alimentées par des facteurs tels que la dépendance affective, économique et financière, ainsi que la pression sociale. Leurs conséquences dévastatrices touchent près de 7 gabonaises sur 10, a-t-on appris.

« Depuis sa mise en place, le Centre d’accueil a pris en charge plus de 1826 victimes, en leur offrant un soutien complet. 88% des victimes sont des femmes, 12% des hommes. Les enfants de moins de 18 ans victimes de violences représentent 4% des victimes prises en charge et ils sont pour 90% des cas victimes de violences sexuelles », a révélé Betty Abaghe Messie, Directrice du centre d’accueil et de prise en charge des victimes de violences de Nzeng-Ayong, au terme de la marche.

Elle a également précisé que le centre qu’elle dirige a effectué 479 médiations à la demande des victimes, dont des médiations à l’initiative des couples ou des familles. 128 ordonnances de protection ont été accordées, 132 requêtes de paiement en pension alimentaire déposées au tribunal du Greffe matrimonial, 104 demandes de divorce enregistrées, et 51 plaintes déposées.

Il a été annoncé, au terme de la marche, pour la suite des activités prévues dans le cadre de la quinzaine de sensibilisation sur les violences basées sur le genre, l’organisation d’un match de football, ce samedi 7 décembre à l’Institut national de la jeunesse et des sports (INJS), sis au quartier Soduco, dans le 5ème arrondissement de Libreville.

Alph’-Whilem Eslie et Tryphène Lembah

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