Odeur de malaise profond, au-delà des déclarations de convenance –

Alors que le calendrier scolaire 2024-2025 est entré dans sa vitesse de croisière, tout indique que les établissements scolaires privés, confessionnels et laïcs sont au bord de l’essoufflement, à cause du cumul des arriérés, non pas seulement de la subvention de l’Etat au titre d’aide au fonctionnement desdites écoles, mais surtout des frais d’écolage des élèves sous convention. Il s’agit des scolaires des 1er et second cycles des Lycées et Collèges, orientés chaque année dans ces établissement scolaires par l’Etat, pour désengorger le réseau des écoles publiques, aux effectifs pléthoriques chaque année davantage.

Selon des sources généralement bien renseignées, les établissements scolaires concernés, environ vingt-cinq (25), rassemblés au sein de la Fédération des établissements privés, confessionnels et laïcs du Gabon, seraient au bord de l’asphyxie, pour n’avoir pas reçu le moindre versement de l’Etat, depuis la précédente année scolaire (2023-2024), au titre exclusif des frais de scolarité annuelle des élèves sous convention, au prorata du nombre de scolaires orientés dans chacune de ces écoles.

Les mêmes sources précisent qu’entre les écoles relevant des ordres confessionnels (catholique, protestant, alliance chrétienne et musulman), celles relevant des partenariats publics privés et autres reconnues d’utilité publique, c’est plus de soixante mille (60 000) élèves orientés à ce jour dans ces écoles par l’Etat; à raison de 200 000 Francs CFA par élève et par année, alors qu’un élève coûterait entre 700 000 et 1 million de Francs CFA par an dans les écoles publiques.

Selon nos informations, sur les deux exercices cumulés (2023 -2024 et 2024 – 2025), la facture monterait à plus de dix (10) milliards de Francs CFA et la promesse faite aux ayant droits de solder une partie de la dette de la précédente année scolaire (environ 2 milliards sur plus de 5 milliards) depuis juin 2024, demeure lettre morte, malgré les ordres de paiement émis et distribués, a-t-on appris auprès des sources proches du ministère de l’Education nationale et du Trésor public.

Aux Lycées Mbélé et Djoué Dabany, au Collège NTchoréré ou au Cours Ambourouet qui en constituent la locomotive, les difficultés de fonctionnement s’accumulent dans ces écoles, tout comme les charges locatives et les arriérés de vacation dus aux personnels enseignants notamment qui menacent de ranger craies, manuels et blouses dans les toutes prochaines semaines ; en dépit des déclarations de convenance faites par certains fondateurs et administrateurs desdites écoles par pudeur, a-t-on appris.  

Les frais de scolarité ou d’écolage sont de toute évidence, totalement distinctes de la subvention de l’Etat, versée aux établissements scolaires reconnus d’utilité publique et autres écoles bénéficiaires, au titre d’aide à leur fonctionnement pour encourager leur investissement dans l’encadrement et la scolarisation des jeunes élèves gabonais, qui est partie intégrante des missions régaliennes de l’Etat, implicitement confiées auxdites écoles.

Cette subvention, elle également, souffrirait d’arriérés de versement depuis 2015. Cette situation n’est sans doute pas étrangère à la décision prise par l’ordre d’enseignement confessionnel catholique, d’exiger en début d’année en cours aux parents des élèves orientés par l’Etat dans ses écoles, de payer d’avance les annuités de scolarité de leurs progénitures, dans l’espoir de se faire rembourser après versement des sommes dues par l’Etat.

Alph’-Whilem Eslie

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