Le Réseau des organisations libres pour la bonne gouvernance (ROLBG) et l’Institut international pour la démocratie et l’assistance électorale (IDEA), en partenariat avec les ministères français et néerlandais des affaires étrangères ont organisé samedi à Libreville, un atelier pour explorer le rôle et la contribution qui devraient être les leurs, dans le processus de réforme du code électoral. Les travaux de cet atelier ont été financés par l’Union Européenne.
Plusieurs recommandations ont été formulées au terme de cet atelier, visant les unes les autres, à garantir des élections crédibles au Gabon, portant notamment sur la transparence totale à toutes les étapes du processus électoral, de l’inscription des électeurs à la publication des résultats, avec un accès libre et égal pour toutes les parties prenantes.
Les acteurs de la société civile se sont également prononcés sur la mise en place des mécanismes susceptibles d’assurer l’égalité des chances pour tous les candidats, afin que tous puissent faire campagne dans des conditions équitables en termes d’accès aux médias, de financement et de sécurité.
« Il s’agissait de faire des propositions dans le cadre de l’inclusion ouverte par le président de la transition, qui a annoncé la création d’un Comité qui va être chargé de rédiger la nouvelle loi électorale. C’est dans ce contexte que nous allons nous insérer. Nous allons formuler notre plaidoyer pour que la société civile, notamment les organisations qui travaillent sur la démocratie, qui travaillent sur les élections soient incluses dans ce Comité pour que la voie citoyenne puisse être prise en compte », a souligné Georges Mpaga, président du ROLBG.
Les participants à cet atelier, plaident aussi en faveur de l’institution d’un Observatoire électoral indépendant, permettant la présence d’observateurs électoraux nationaux et internationaux indépendants pour suivre l’ensemble du processus électoral. L’Observatoire veillera au respect de la volonté des électeurs, de sorte que les résultats électoraux reflètent fidèlement la volonté de ceux-ci, sans fraude ni manipulation.
« Ce qui est important, c’est que nous nous préparons, car dans le nouveau cadre normatif de la Constitution, on ne parle plus de multipartisme, mais de pluralité participative. La société civile a un rôle fondamental à jouer », a expliqué Nicaise Moulombi, président du Haut Conseil des Acteurs Non Étatiques du Gabon (HCANEG).
La société civile gabonaise, notamment le ROLBG, se positionne ainsi comme une force d’accompagnement dans le processus de transition, en se fondant sur la Charte africaine des droits de l’homme, de la démocratie, de la gouvernance et des élections.
Cet atelier a rassemblé 35 acteurs de la société civile, représentant les principales organisations engagées en faveur de la démocratie et de la transparence électorale, qui ont souligné au terme des travaux, l’importance d’harmoniser les points de vue pour formuler des recommandations permettant au système électoral gabonais de répondre aux exigences démocratiques et au respect des droits humains.
Cet atelier survient dans le contexte du lancement du processus de l’élaboration du futur Code électoral au Gabon, avec la mise en place samedi, du Comité chargé de la rédaction dudit Code. Ce comité, dirigé par le ministre de la Restauration des institutions, Murielle Minkoué Mintsa, dispose de 15 jours pour présenter la mouture de l’avant-projet de la loi électorale attendue.
Féeodora Madiba et Tryphène Lembah