Dirigeants, cadres et parties prenantes de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) étaient réunis mardi, à la faveur d’une journée de concertation au Radisson Blu Okoumé Palace de Libreville, destinée à réfléchir sur les réformes nécessaires et urgentes à engager à la CNSS. La Communication des représentants de la CNPS (Caisse nationale de prévoyance sociale) de Côte-d’Ivoire, via son Directeur adjoint de la qualité, études et organisations, Blaise-Henri Dia, venus partager leur modèle de réformes et de réussite, a ouvert cette rencontre supervisée par le ministre des Affaires sociales, Nadine Nathalie Awanang Anato, épaulée par sa Collègue, ministère de la communication et des médias, Laurence Ndong.
Félicitant le modèle de réformes paramétriques et les bonnes pratiques de la CNPS Côte-d’Ivoire, les participants ont après d’âpres échanges, se sont accordés sur les principaux éléments de réformes paramétriques à appliquer à la CNSS qui a beaucoup perdu de sa superbe au fil des années.
Selon le Directeur Général de la CNSS, Dr Olivier Rébiénot Pellegrin, la CNSS fait face depuis plusieurs années à une situation de déficit structurel de sa branche des pensions. « Cette situation s’explique par différents facteurs, notamment les paramètres inadaptés du régime, une mauvaise gouvernance et les chocs économiques successifs. Les études actuarielles menées en 2006, 2013 et 2021 ont toutes confirmé la dégradation de la situation financière, malgré les efforts entrepris », a-t-il expliqué.
Il a ainsi été préconisé, l’augmentation du taux de cotisation globale à 23% (18,5% actuellement) ; la baisse du taux d’annuité à 1,75% (contre 2% actuellement), le taux de remplacement de 35% dans les 20 premières années ; la prise en compte du salaire moyen des 10 dernières années dans le calcul de la pension ; la revalorisation des pensions au taux d’inflation ; le plafonnement des pensions à 1,5 million FCFA ; l’assouplissement des conditions d’accès à la retraite (15 ans de cotisations pour une pension proportionnelle et 20 ans pour une pension à taux plein).
Au-delà des aspects paramétriques, les partenaires sociaux ont formulé des recommandations pour une réforme en profondeur du système de sécurité sociale gabonais qui souffre également du vieillissement de la population active, qui constitue un défi majeur pour le système des retraites par répartition au Gabon, où les actifs payent pour les retraités.
Entre autres recommandations formulées par les partenaires sociaux, la réforme institutionnelle de la CNSS ; la mise en place d’une Commission tripartite (État, patronat, syndicats) pour examiner les réformes paramétriques préconisées ; ainsi que et la mise à disposition préalable de toutes les études actuarielles et des conclusions des précédents travaux de la Commission tripartite.
La ministre des Affaires sociales, Nadine Nathalie Awanang Anato, a insisté sur l’importance de cette concertation, la qualifiant d’étape essentielle dans l’agenda des réformes nécessaires et urgentes de la CNSS, qui témoigne de la volonté des acteurs de s’impliquer pleinement dans la conception et la mise en œuvre de cette réforme cruciale pour l’avenir de la protection sociale au Gabon.
« La sécurité sociale est un levier essentiel pour améliorer les conditions de vie des personnes vulnérables. Il est donc primordial de mettre en place une réforme ambitieuse pour assurer la pérennité du régime », a déclaré en substance Nadine Nathalie Awanang Anato.
M.-O. Mignonne et Tryphène Lembah
