Keïta Valy est ce guinéen de 53 ans, chef de camionneurs poids-lourd à la carrière de N’tchengué, dans le département de Bendjé (province de l’Ogooué-Maritime). Il a été arrêté par les éléments de la gendarmerie nationale via la Direction générale des recherches (DGR) de Port-Gentil, pour faux et usage de faux. Selon une source proche du dossier, sollicité par son collègue Coly Babacar Mbaye pour le renouvellement de sa fiche d’enregistrement, un document permettant à un détenteur du permis de conduire étranger de rouler, Keïta Valy va alors prendre attache avec un certain Traoré Mamadi qui va lui demander les pièces afférentes pour l’établissement de ce document administratif.
‹‹Il m’a demandé d’emmener le dossier dont la photocopie du permis, celle de la fiche d’enregistrement et une copie de la carte de séjour et trois demies cartes photos. Je lui ai remis tout ça avec une somme de 80 000 FCFA››, confirme Keïta Valy.
Traoré Mamadi avait tout juste besoin de trois jours pour consulter l’une de ses connaissances informaticiennes, pour uniquement prolonger la durée de validité de la fiche d’enregistrement.
Traoré Mamadi, ce guinéen de 47 ans, après avoir reçu la somme de 80 000 FCFA en guise de frais de dossier et remis à l’informaticien 15 000 FCFA, Coly Babacar Mbaye un sujet sénégalais de 52 ans, ne va pas se douter que le document lui conférant le droit de rouler était faux jusqu’au jour où il a été arrêté.
‹‹Tout ce que mon collaborateur m’a remis était faux, je regrette vraiment mais je jure ça ne va plus m’arriver››, promets le présumé accusé Keïta Valy.
‹‹On nous a arrêté parce qu’un document n’était pas juste››, reconnaît Coly Babacar Mbaye.
Traoré Mamadi, ce guinéen de 47 ans, dans cette affaire est celui censé recueillir tous les documents de chaque conducteur poids-lourd de la carrière de N’tchengué, pour ensuite les acheminer vers la direction provinciale des transports. Malheureusement, ils ne prenaient jamais la direction normale, vue que ledit document se retrouvait refait dans une machine où Traoré Mamadi et son acolyte prorogeaient la date avant de scanner simplement le document.
‹‹Nous avons tous constaté que le document était faux parce que les signatures étaient différentes. Je regrette de n’être pas passé par l’administration c’est ça notre faute, je suis navré ce n’était pas la bonne formule››, avoue Traoré Mamadi.
Mboumba Camara est ce gabonais de 47 ans, informaticien dans une structure de santé de la commune de Port-Gentil. Il aurait été la pièce maîtresse de cette nébuleuse affaire. Sa mission, recevoir les dossiers (fiche d’enregistrement), les 15 000 FCFA et changer la date de vie du document, le tirer par la suite. Malheureusement, lors d’un contrôle le toucher et la dextérité des agents ont permis de savoir que la pièce était faussé. D’où l’interpellation de Coly Mamadi, conduisant par la suite au démantèlement du supposé réseau qui n’est pas à leur premier acte.
Ils ont tous été acceptés à la prison centrale du Château après avoir été auditionnés par le magistrat instructeur.
De gauche à droite Keïta Valy, Coly Babacar Mbaye, Traoré Mamadi et Mboumba Camara avant leur déféremment.
Jean-Jacques Rovaria Djodji
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